Newsletter 71 - Août 2019
Le feu d'artifice : entre magie et pollution ...
On ne connaît pas très bien les impacts des feux d’artifice. Bien que ponctuels, ils ne sembleraient pas anodins en termes de toxiques rejetés dans l’atmosphère.
La question : doit on continuer de tirer le feu d'artifice au bord de l'étang d'Ursine sous prétexte de tradition ? Doit-on s’en inquiéter ?
Pour un feu d'artifice de l'envergure de celui de Paris pour le 14 juillet. La combustion de la poudre noire entraîne elle un important dégagement de CO2. Un feu d'artifice comme celui du 14 juillet avec 30 tonnes de poudre projette ainsi dans l'atmosphère 14,7 tonnes de CO2, l'équivalent d'un trajet de 67.000 km en voiture essence.
Un feu d'artifice est essentiellement constitué de poudre noire servant de combustible, composée de charbon, de soufre et de salpêtre, ainsi que d'un agent oxydant le plus souvent du perchlorate de potassium. On trouve aussi des particules fines métalliques qui confèrent leurs couleurs éclatantes aux feux d'artifice.
Derrière les couleurs éclatantes, c’est un cocktail de produits chimiques qui est à l’origine des feux d’artifice. À chaque couleur correspond une substance : ainsi le blanc est fabriqué à partir d’aluminium, le vert de barium, le violet de rubidium. Des substances qui peuvent s’avérer toxiques ou cancérigènes lorsqu’on s’y expose à fortes doses.
En explosant, la bombe libère des millions de particules de poussière très fines et du gaz qui peuvent se rabattre sur les spectateurs en raison du vent où se maintenir dans l’atmosphère quelques jours puis se déposer dans l’environnement, qui contribue à la pollution des sols, des étangs et de la forêt.
Reste qu’ils sont dangereux pour la faune et la flore : de nombreux oiseaux et insectes sont effrayés par les bruits et peuvent être perturbés lors de leur chasse ou de leur ponte. Des études ont montré que nombreux oiseaux quittent leur nid à la suite de tirs, ce qui peut avoir des conséquences fatales sur leur reproduction.
Se pose également le problème des déchets. Lors d’un feu d’artifice tiré aux abords d'un étang, les plus gros objets corps de la bombe, obus retombent dans l'eau avec les résidus de poudre. Les résidus de particules finissent également dans la nature, avec des taux bien au-dessus de la norme autorisée.
Les plans d'eau à proximité des endroit ou l'on tir feux d'artifice, connaissent ainsi des problèmes de qualité de l'eau. Il faut enfin compter avec la pollution « visible » : les résidus de carton et de papier qui jonchent le sol après le tir et qui ne sont pas toujours ramassés et pour les résidus qui tombent dans l'eau ils coulent tout simplement.
Les meilleures alternatives aux feux d’artifices ? Les municipalités peuvent organiser un spectacle son et lumière en ville, qui sera bien moins nocif, pour célébrer le 14 juillet pour des spectacles tout aussi époustouflants.
Au final beaucoup de bruit qui effraie les animaux, une pollution mortifère pour un spectacle qui est misérable par rapport aux spectacles naturels de la nature.
Denis Eveillard
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